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> Edouard Naville (1895-1926)

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Edouard Naville, un classique de l'archéologie

 

Né en 1844 à Genève, Naville poursuivit des études classiques dès le secondaire où, comme il était nécessaire à l'époque, chaque auteur classique était vu, relu et su. Il partit étudier ensuite à Londres où sa passion pour l'Antiquité s'affermit grâce aux cours dispensés au King's Collège, puis séjourna à Naples et à Rome où il se plongea dans les ruines, ouvrages classiques en main. Il reprit ensuite ses études à Bonn où il continua d'étudier la philologie classique, bien qu'il admette alors que l'Egypte soit sa vraie passion3. En 1866, il arriva enfin à Paris où il savait qu'il pourrait suivre des cours en Égyptologie. Il y obtint son diplôme de licence et commença à étudier la grammaire de Champollion. Sa dernière étape fut Berlin afin d'y faire la connaissance du maître Richard Lepsius. Cette rencontre scella son destin égyptologique, mais ceci est le sujet d'un autre article. (...) En fait, son éducation philologique classique l'influencera toute sa carrière et même s'il se voua à l'Egypte, il ne délaissera jamais complètement le monde classique, pour preuve...
(...)
Lorsqu'un poste fut créé pour lui à l'Université de Genève, il y enseigna tout d'abord l'Egyptologie, mais plus tard également l'Archéologie Classique. Même s'il n'était pas un archéologue classique de terrain, Naville avait les qualifications nécessaires. Sa connaissance des auteurs classiques, nous l'avons vu, était parfaite et il s'était toujours tenu informé des découvertes faites dans les mondes grec et romain. Le Musée d'art et d'histoire de la Ville de Genève conserve une grande partie des archives de l'archéologue genevois et plusieurs des travaux qui y sont étudiés confirment ces assertions.
Parmi les titres concernant le monde classique, sont conservés des conférences sur l'autel de Pergame, Ithaque, les fouilles de Schliemann et surtout pas moins de quatre cahiers de son cours ex cathedra (soit 750 pages manuscrites). Plusieurs photographies permettent aussi de découvrir ses voyages dans le pourtour méditerranéen.
(...) Ces travaux nous montrent bien que les préoccupations d'Edouard Naville concernant le monde classique étaient avant tout liées aux découvertes du moment. Qu'il s'agisse des périodes les plus anciennes ou les plus tardives de la Grèce, Edouard Naville se montre toujours enthousiaste par rapport à ces nouvelles découvertes. Sa vision de l'autel de Pergame est particulièrement enjouée : « Si nous cherchons à nous rendre compte de l'impression générale que produit l'ensemble de cet ouvrage, il est impossible de ne pas admirer l'imagination la puissance créatrice de l'artiste qui a conçu le plan de cette frise, et dont le nom est resté inconnu. » Ainsi il félicite « le musée de Berlin de cette magnifique acquisition qui nous donne une idée des trésors que l'archéologie a encore à attendre des nombreuses localités encore inexplorées d'Asie mineure. » II est également très influencé par les travaux de Schliemann auxquels il consacra une conférence. « Il y a trente ans lorsqu'on se demandait quelles avaient été les origines de l'art grec on mettait le pied sur un domaine qui était presque entièrement inconnu (...). A qui devons-nous les premières découvertes qui nous ont ouvert ces horizons inconnus jusque là, à un à l'allemand Schliemann. » Et effectivement « Troie, Mycènes et Tyrinthe, voilà les principaux triomphes de Schliemann lesquels ont complètement changé l'histoire de la civilisation grecque à ses origines. »
(...) Parmi les dossiers photographiques, nous retrouvons des images de l'Acropole d'Athènes, de Corfou, d'Olympie, mais aussi des sites tunisiens de Carthage et Dougga et enfin de plusieurs sites de la côte levantine comme Baalbeck, Sanamên et Damas. La plupart de ces images sont tirées des albums photographiques réalisés par Marguerite Naville, l'épouse considérée d'Edouard qui fut autant une collaboratrice qu'une compagne.

 

Extraits de Noémie Monbaron, « Edouard Naville, un classique de l'archéologie», Kaineus 15, 2011-2012, p. 46-49

 

Voir aussi:

http://www.unige.ch/communication/Campus/campus103/tetechercheuse.html