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Alerte : des sites archéologiques menacés par un nouveau barrage sur l’Euphrate

Le site de Zénobia-Halabiyé : une majestueuse ville-forteresse sur la moyenne vallée de l’Euphrate. Pour tous ceux qui s’y sont rendus, un souvenir inoubliable des remparts de cette sentinelle aux portes du désert plongeant depuis une citadelle vers les berges du fleuve.

Le souvenir de la reine de Palmyre qui l’a fondée et lui a donné son nom, de l’empereur byzantin Justinien le Grand et de son épouse célébrissime, Théodora qui l’ont rendue imprenable…jusqu’à ce que l’irrésistible élan des Perses Sassanides en ait raison un demisiècle plus tard. Pour tenir ce ve rrou sur la vallée, ses fondateurs ont implanté une ville jumelle sur l’autre rive, Zalabiyé, sur une falaise rongée aujourd’hui par un méandre. De Zénobia, sont encore conservés les puissants remparts rythmés de trente-huit bastions de gypse translucide, sa citadelle, son praetorium et les vestiges de deux églises, qui se teintent de rose et d’ocre au coucher du soleil. Un charme puissant pour ces monuments et ce site uniques.

Les recherches archéologiques y ont été entamées dans les années 1940 et ont repris depuis trois ans sous l’égide de l’Université de Montpellier III, de la Direction des Antiquités et des Musées de Syrie, avec le soutien d’Air France, de la Fondation Osmane Aïdi et d’autres mécènes. Une j eune équipe d’enseignants-chercheurs, de restaurateurs, d’architectes et d’étudiants y découvre les rues, les portiques, les habitations domestiques, le réseau d’égouts, on y restaure l’une des églises pour la rendre à sa gloire.

Pourtant le rétrécissement de la vallée en ce point, qui en faisait tout l’intérêt stratégique, risque aujourd’hui de lui être fatal : cette situation est tout aussi idéale pour l’ implantation d’un barrage, destiné à l’irrigation et à la production d’électricité. Tout autour, d’autres sites, datés, parfois, du IV è millénaire avant Jésus-Christ, sont aux aussi menacés.

Bien loin de nuire à ce projet de développement économique de toute une région qui est chère à l eur coeur, les chercheurs demandent aujourd’hui que les sites archéologiques soient épargnés, surtout Zalabiyé et Zénobia et sa nécropole monumentale, dont les vestiges architecturaux et le site naturel sont fabuleux. Il suffirait pour cela que le barrage soit reculé de quelques centaines de mètres, pour éviter que le site ne soit noyé, que les monuments ne se délitent alors ou qu’ils ne soient détruits par les bulldozers. L’exemple des villes jumelles de Zeugma et d’Apamée, un peu plus haut sur l’Euphrate, aujourd’hui disparues sous un l ac artificiel, est le triste exemple d’une perte irrémédiable qui ne doit pas se reproduire.

Pour tout contact destiné à soutenir ce projet patrimonial, envoyez un mail avec vos noms et adresse à sylvie.bletry@univ-montp3.fr.
Un site sera prochainement mis en ligne.
Pour plus d’information
• http://recherche.univ-montp3.fr/cercam/article.php3?id_article=518
• http://fr.wikipedia.org/wiki/Zénobia-Halabiyé
• http://recherche.univ-montp3.fr/cercam/article.php3?id_article=410
• http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/archeologie_1058/les-carnetsarcheologie_5064/orient-ancien_5067/syrie-zenobia-halabiye_18771/index.html

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2008-12-22, Lorenz E. Baumer