table des matières

Revue de presse : l’orteil d’Akhenaton et nouvel accord sur la restitution de biens culturel avec l’
Un chercheur suisse remet à l’Egypte un orteil du ...
2010-04-15

Revue de presse : Genève peut entrer dans le top 10 des musées d’Europe
MUSEE D’ART ET D’HISTOIRE Jean Claude Gandur offr...
2010-03-20

Revue de presse : L’archéologie mise à sac
Laurent Flutch et Didier Fontannaz signent à Lausa...
2010-03-07

Newsticker: Le Musée du Cabinet des médailles à Paris en péril
Le plus ancien musée de France menacé de disparaît...
2010-01-30

Revue de presse: Pascal Couchepin à nouveau président
L’ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin Prési...
2010-01-07

Presseschau: Archäologen auf den Spuren von Jesus
Israelische Forscher haben nach eigenen Angaben er...
2010-01-07

Presseschau: Gott hatte eine Freundin
Vorchristliche Skulpturen und Inschriften deuten d...
2010-01-07

Presseschau: «Wenn Sie es nicht besuchen, räumen wir es weg»
Italien will mehr Besucher zu seinen Sehenswürdigk...
2010-01-07

Newsticker: Zwischenunterkunft für die Abteilung Rom des DAI
Nach langen Verhandlungen ist es gelungen, für die...
2009-11-10

Presseschau: Palatino / Vigna Barberini: riemerge una imponente struttura di epoca neroniana
La Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici...
2009-10-13

 
Informez nous par courriel

News

Revue de presse : Genève peut entrer dans le top 10 des musées d’Europe

MUSEE D’ART ET D’HISTOIRE
Jean Claude Gandur offre 20 millions et met ses collections d’archéologie et de peinture moderne à disposition du Musée d’art et d’histoire.

par ÉLISABETH ECKERT ET PASCALE ZIMMERMANN

Le Musée d’art et d’histoire de Genève a trouvé son mécène pour financer son agrandissement. Jean Claude Gandur offre 20 millions et met ses collections d’archéologie et de peinture moderne à disposition. Le chemin du projet Nouvel est encore long, entre menace de référendum et indifférence des riches Genevois.

A Champel, au cœur du groupe Addax Petroleum, il y a là un vase égyptien en albâtre rubané d’époque ptolémaïque, un Mars nu romain en bronze et une incroyable oie sacrée d’Amon: «L’une des pièces phare de ma collection que j’ai pu acheter à un prix dérisoire il y a vingt ans, alors que j’avais des moyens limités. Ce jour-là, à la vente aux enchères de Christie’s à Londres, il avait tellement neigé que personne, hormis mon marchand, ne s’était déplacé…»

De cette oie sacrée d’Amon, il n’existe que trois exemplaires au monde: l’un au Caire, l’autre au Louvre et le troisième… dans la collection de notre hôte. Elle figurera peut-être bientôt dans une vitrine du Musée d’art et d’histoire de Genève, puisqu’il vient de signer avec la Ville un accord qui fait date (lire page ci-contre).

Qui est donc ce mystérieux «il»? Derrière chacun de ces objets exceptionnels de l’Antiquité grecque, romaine et égyptienne se trouve l’homme d’affaires Jean Claude Gandur (lire portrait ci-contre). L’un des cinq ou six plus grands collectionneurs d’art de l’Antiquité sur la planète. Le premier au monde en ce qui concerne la peinture européenne d’après-guerre (Soulages, Hartung, Mathieu, Schneider, Degotex notamment). Jean Claude Gandur va donc confier au Musée d’art et d’histoire l’intégralité de ses trésors et financer, à hauteur de 20 millions, son agrandissement signé Jean Nouvel.

Comment en êtes-vous arrivé à cette association avec le Musée d’art et d’histoire? Nombre d’autres institutions bien plus prestigieuses ont dû vous faire de l’œil…

Je possède quelque 800 pièces d’art antique et espère passer les 1000. Je suis un acheteur compulsif, savez-vous. Ma famille va bientôt me mettre sous tutelle (rires).

Il y a quelques années, je me suis en effet posé la question de faire mon propre musée, sorte de mausolée intangible à mon nom… Je possède de grands terrains à Tannay, aux portes de Genève. L’endroit rêvé.

Je me suis alors renseigné sur l’investissement que nécessite un tel écrin, qui, pour attirer les foules, doit également être de grande qualité architecturale, à l’image du Musée Beyeler à Bâle. A moins de 50 millions de francs, il ne faut pas y songer. Mais j’étais prêt; je voulais permettre à tout un chacun de voir enfin l’entier de ma collection, qui se trouve actuellement dans ma villa.

Aurait-on donc eu un Musée Gandur à Tannay?

Oui, si, pour une fois, je ne m’étais pas rendu à une invitation «mondaine» que je fuis tant d’habitude. C’était en 2006. Le musée organisait une présentation du projet Nouvel. J’ai été véritablement emballé par le concept architectural. Et j’ai immédiatement compris que c’était là que je voulais exposer mes pièces.

Contact, alors, a été pris avec Cäsar Menz, l’ex-directeur du MAH, pour une association. Je lui ai proposé de mettre officiellement 20 millions de francs, tout en garantissant le versement de la somme manquante, pour arriver aux 40 millions de fonds privés, indispensables pour que la Ville, de son côté, débloque les autres 40 millions de la rénovation du bâtiment de la rue Charles-Galland.

Mais, d’emblée, je ne voulais pas que l’on parle d’un Musée Gandur, d’une mainmise sur le projet. Je voulais et veux toujours que cela soit le projet des Genevois, qu’ils l’aiment et en soient fiers.

Vous ne faites donc pas que payer. Vous offrez à tous la possibilité de voir votre incroyable collection. C’est une chance extraordinaire pour Genève, non?

C’est ce qu’on appelle, en affaires, du win-win! En fondant la collection d’art de l’Antiquité du Musée avec la mienne, le MAH va passer dans une dimension stratosphérique, entrant sans peine dans les dix à quinze musées européens les plus renommés, tel le Louvre, le musée de l’Acropole ou celui de Londres.

En pénétrant dans la cour des grands, nous pourrons organiser des expositions exceptionnelles, que je me suis également engagé à financer, car les coûts de tels événements dépassent facilement 1,5 million de francs. Nous pourrons attirer des pièces que nous ne verrions jamais autrement à Genève.

L’aile bâtie par Nouvel vous sera-t-elle donc entièrement réservée?

Pas du tout. Bien au contraire. Ma collection sera exposée au sein même de celle, existante, du MAH. Il y aura là une cohérence absolue. Seule une pièce de 400 m 2 sera consacrée à ma collection de peintures modernes européennes, qui compte 250 tableaux, parce qu’elle forme un tout, une démarche propre.

La polémique du pillage d’objets d’art fait rage. N’avez-vous pas peur qu’elle vous rattrape?

Depuis que j’ai commencé ma collection d’objets antiques, je me suis toujours efforcé de passer soit par des marchands professionnels, soit par des maisons de vente aux enchères, c’est-à-dire de m’adresser à des canaux officiels.

En outre, il existe aujourd’hui un passeport européen, délivré par les Ministères de la culture des vingt-sept pays membres, autorisant la libre circulation de l’œuvre. Dès lors, si, aujourd’hui, je me mettais à acheter un objet aux origines douteuses, je massacrerais toute ma collection. Ce serait un suicide pur et simple.

Pour les dons

Vos dons à la Fondation pour l’agrandissement du Musée d’art et d’histoire peuvent être envoyés à:

BCG Genève
Fondation pour l’agrandissement du Musée,
Compte N° A3300.18.61
N° IBAN:
CH76 0078 8000 A330 0186 1

-------------------------------------------------------------------------------


Jean Claude Gandur, collectionneur hors pair

«Ma première pièce de collection? Je l’ai reçue à 9 ans de mes grands-parents. C’était une petite lampe à huile paléochrétienne.»

Jean Claude Gandur ne s’en cache pas: sa passion de l’art de la collection est héréditaire. Parler des ascendants de cet homme d’affaires – qui a bâti seul sa fortune – et passionné d’histoire relève du romanesque.

Sa famille paternelle a ainsi été anoblie par l’empereur d’Autriche en 1863; elle résidait pourtant à Alexandrie depuis près de deux siècles. Côté maternel, on n’est pas en reste non plus: les Bokhanoff, des Russes d’Ukraine, ont été les propriétaires des docks d’Odessa avant que la révolution de 1917 ne les oblige à s’installer à Istanbul, puis en France.

Mais Jean Claude Gandur a su tracer son propre chemin. Héritier d’un père médecin et passionné d’enseignement, il s’est pourtant lancé dans le négoce de matières premières. Sa fine connaissance de l’Afrique a fait des merveilles. Voilà pour l’homme d’affaires qu’il ne dissociera jamais du beau.

Collectionneur mondialement reconnu: «L’archéologie a deux ennemis. Tout d’abord et surtout les décorateurs, prêts, pour leurs clients, à mettre n’importe quel prix pour placer dans une demeure une statue, un vase ou une stèle antique.» Ensuite – «mais ce sont plutôt des concurrents que des ennemis» – les nouveaux musées, tels ceux du Qatar ou d’Abu Dhabi qui peuvent surenchérir sans sourciller.

Jean Claude Gandur a ainsi croisé de loin, sans les connaître, les représentants de la famille princière qatariote Al-Thani. Surtout Saoud, grand collectionneur d’objets antiques, sauf de nus, interdits en Islam, ce qui laisse encore une niche au mécène genevois!

«Saoud Al-Thani a, récemment, voulu m’acheter un oushebti de Ramsès IX (figurine mortuaire déposée, par milliers, dans le tombeau d’un pharaon). J’ai refusé. Mais j’ai enfin pu rencontrer l’un de mes principaux concurrents lors des enchères!» Ainsi va le monde restreint, mais assoiffé, des collectionneurs de l’Histoire. (pz/ee)

--------------------------------------------------------------------------------

Bio express

- 1949: naissance à Alexandrie. D’origine vaudoise, Jean Claude Gandur baigne toute son enfance dans le monde cosmopolite et arabe dans la ville égyptienne.

- 1961: départ pour la Suisse, à Gryon (VD). Fréquente le Collège de Château-d’Œx. Etudes de droit et de sciences politiques à l’Université de Lausanne.

- 1976: rejoint la filiale zougoise de Philipp Brothers, société de négoce international. Responsable des marchés africains.

- 1987: fonde, avec trois amis, le Groupe Addax Oryx. Développement fulgurant de la société, du trading d’or noir à l’exploration et la production pétrolière, le stockage et la distribution d’hydrocarbures et l’exploration minière. Et, tout récemment, la production de biocarburants.

- 2009: vente d’Addax Petroleum au groupe chinois Sinopec, pour 7,8 milliards de francs. EE

--------------------------------------------------------------------------------

Jean Claude Gandur enrichit le Musée d’art et d’histoire

«C’est un grand jour! Un vrai, bon jour.» Patrice Mugny, chef du Département de la culture en Ville de Genève, ne cachait pas sa satisfaction, hier, au Palais Eynard. Il faut bien avouer que le magistrat avait de quoi se réjouir.

Il venait de signer un accord avec l’homme d’affaires et immense collectionneur d’art Jean Claude Gandur, par lequel celui-ci s’engage non seulement à financer le projet d’extension du Musée d’art et d’histoire (MAH) dessiné par Jean Nouvel (lire ci-contre), mais aussi à céder ses fabuleuses collections en prêt au MAH «pour 99 ans, autant dire pour l’éternité», a souri Patrice Mugny.

«Il ne s’agit pas de mécénat, mais de quelque chose de bien plus intéressant et de rare en Suisse», a souligné Renaud Gautier, député libéral et chef de file de la récolte de fonds privés au nom de la Fondation pour l’agrandissement du Musée. «C’est un partenariat, une coopération entre pouvoirs publics et secteur privé, afin d’accomplir de meilleures prestations d’un service public.»

Pas avant 2016

Meilleures prestations? On le croit volontiers. Quelques pièces sont là. Sur une table, une tête de bélier en bois et bronze représentant Amon. Elle ornait la proue de la barque sacrée du dieu de l’Egypte pharaonique.

Cet objet est unique au monde, littéralement. Aucun musée - ni celui du Caire, ni le Louvre, ni le British Museum - n’en possède un semblable. Cette tête aux yeux hypnotisants sera probablement le symbole de la Fondation Gandur pour l’art, si le projet d’agrandissement du Musée se voit réalisé. Un autre grand et bon jour en perspective!

A quelle date faut-il l’inscrire à l’agenda? Il y a des oppositions. On se souvient de celle de Patrimoine suisse-Genève et de celle d’Action patrimoine vivant. Ainsi que d’une demande de classement du Musée. La menace de référendum existe.

«Je ne souhaite bien sûr pas aller jusque-là, mais il serait intéressant d’avoir l’avis des Genevois sur la cohabitation d’un bâtiment ancien et d’une extension contemporaine, ainsi que sur ce type de partenariat privé-public», commente le magistrat.

La Commission des monuments et sites (CMNS) a délivré un préavis favorable, tout en réclamant des modifications. Le restaurant panoramique au dernier étage passerait ainsi à la trappe. Patrice Mugny: «Sans référendum, le Musée pourrait ouvrir en 2016. S’il y a référendum, comptez deux ans de plus.» Un nouveau Musée d’art et d’histoire, une Nouvelle Comédie… 2016 pourrait être un grand millésime.
Pascale Zimmermann

Effort à faire

«La Fondation Gandur pour l’art s’engage à verser la somme nécessaire au financement du projet d’agrandissement du Musée d’art et d’histoire devisé à 40 millions de francs. Le montant final de cet engagement tiendra compte des fonds réunis par la Fondation pour l’agrandissement du MAH.» Voilà ce que stipule la Convention signée hier. «Je veux que ce soit un projet d’Etat et des Genevois», commente Jean Claude Gandur.

«C’est une association, pas une main mise. Renaud Gautier et sa Fondation ont réuni 9 millions. J’estime qu’il en faudrait 20, provenant du tissu social genevois.» Les banquiers privés, puis les horlogers genevois avaient annoncé un don de 10 millions. La crise financière est passée par là. Aucun engagement n’a encore été formalisé. EE/PZ


Treize ans d’attentes fébriles

Dans les années 70, le Musée d’art et d’histoire (MAH) se réveille avec la gueule de bois après l’endormissement profond des années 50 et 60. Il n’a pas fière allure. Complètement usé!

Il faudra cependant attendre l’ère d’Alain Vaissade à la Ville et celle de Cäsar Menz à la tête du MAH pour arriver à l’idée d’une rénovation doublée d’un agrandissement. En 1998, un concours auquel ont participé 35 architectes voit la victoire de Jean Nouvel. C’est la perspective 2010. Le Français propose un cube vitré de cinq étages dans la cour de l’immeuble dessiné un siècle plus tôt par Marc Camoletti.
Après le refus par le peuple d’un nouveau Musée d’ethnographie, en 2001, le projet finit dans un tiroir. Il n’en ressortira qu’en 2006. Entre-temps, Patrice Mugny, nouveau chef de la Culture, a sonné le tocsin. Les statues de la façade risquent de tomber. Ce sera en fait un plafond qui dégringolera en 2008.

En 2006 donc, le député Renaud Gautier donne à Patrice Mugny l’idée d’une fondation qui se chargerait de collecter des fonds privés pour l’agrandissement. Il faut réunir 40 millions, chiffre dès lors contesté, afin de mener la nouvelle aile à bien.

Le délai de la quête se situe le 31 octobre 2008. Il se verra sans cesse prolongé. L’argent peine à rentrer en temps de crise. Des opposants se manifestent. Il y a ceux qui pensent au monument «défiguré» et ceux qui souhaiteraient un projet moins spectaculaire mais plus vaste.

Le départ forcé de Menz, en 2009, enclenche une crise de confiance. Mugny se déclare régulièrement «à bout touchant». On commence en effet à parler d’un mécène mystérieux. Son nom se chuchote bientôt. Il est devenu public hier.
(ed)


Source : Tribune de Genève en ligne du 12 mars 2010
http://www.tdg.ch/geneve/culture/geneve-entrer-top-10-musees-europe-2010-03-11-0

2010-03-20, Lorenz E. Baumer

livres & articles

Vient de paraître
Laeetitia Phialon

L’émergence de la civilisation mycénienne en Grèce centrale.
AEGAEUM 32. Annales liégeoises et PASPiennes d’archéologie égéenne
...
lire cet article

autres livres & articles
Cliquez ici.


fin de la page